statue de cheval ailé dans la nuit

Le point des marchés au 30 juin 2022

Le premier semestre 2022 est marqué par une forte baisse des indices boursiers européens. En effet, depuis le mois de janvier, l’indice parisien a cédé 17% de sa valeur et l’indice large européen Stoxx 600 de 16%.

Ce phénomène est également observé aux US avec un Nasdaq à près de -29%.

Ceci s’explique notamment par le manque de confiance des investisseurs face aux incertitudes liées à l’inflation et son pendant la politique monétaire, mais aussi la géopolitique, avec l’invasion russe en Ukraine.

L’idée de voir ce conflit persister dans la durée fait craindre une crise de l’économie mondiale.

Les effets de ce conflit se font d’ailleurs déjà ressentir avec un premier semestre marqué par une forte augmentation des cours du pétrole. Les cours du brut atteignent ainsi un nouveau point haut depuis 2014. Le Brent a dépassé ses précédents pics de 2018 et de 2021, pour s’inscrire à près de 109 $/baril. Il a gagné presque 46 % sur les six premiers mois de l’année. Il est à noter que les tensions géopolitiques en Ukraine qui ont accru la volatilité des prix du gaz et la reprise de l’économie mondiale soutiennent fortement la demande de brut.

Cette dynamique des cours du brut a ainsi alimenté les pressions inflationnistes de ce début d’année.

Ceci a eu notamment pour effet d’accroître les prix de la plupart des matières premières et notamment agricoles.

Tous les secteurs sont impactés par l’inflation qui frappe de plein fouet les consommateurs.

Aussi, si durant cette première partie de l’année cette hausse généralisée des prix a plutôt été bien « absorbée », on peut craindre qu’à moyen terme la tendance pourrait s’infléchir, la demande risquant de fortement ralentir, les ménages commençant sérieusement à modifier leurs habitudes de consommation.

Or, les banquiers centraux ont de moins en moins de marge de manœuvre pour contrer cette hausse généralisée des prix.

L’augmentation des prix de l’énergie vient aggraver la perte de pouvoir d’achat des ménages et alimente ainsi les pressions inflationnistes, plaçant la BCE et la FED dans une situation délicate.

Les prix à la consommation continuent pour le moment leur hausse aux Etats-Unis, avec une croissance de 8,5 % sur un an, un rythme inédit depuis quarante ans.

Même hors énergie et alimentation, dont les évolutions sont jugées volatiles, l’indice privilégié par la Fed (PCE) affiche une inflation de 5,2 % sur un an en mars. Ainsi, la Fed a commencé la normalisation cette année avec une hausse de 25 points de base en mars puis 50 points de base en mai de son taux directeur. C’est la première augmentation d’une telle ampleur depuis l’an 2000.

Face à cette inflation, la BCE prépare les marchés à une hausse des taux (avec une première hausse prévue en juillet). Le marché tente alors ce premier semestre de digérer et de recalibrer la politique de normalisation des banques centrales. Les anticipations ont fortement été poussées à la hausse depuis le début de l’année avec du côté des Etats-Unis, un marché passant de 3 à 8 hausses en 2022 pour finir sur des Fed Funds Rates à 2.25-50% et d’un autre coté en Europe, un marché qui s’attend à 5 hausses de taux de 10 points de base en 2022 ramenant le taux de dépôt à l’équilibre. Ces anticipations ont provoqué de fortes augmentations des rendements sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a atteint plus de 3 % et l’OAT 10 ans plus de 1.70 %. La courbe des taux Euro s’est ainsi fortement pentifiée avec par exemple un swap 10 ans en croissance de +140 points de base depuis son plus bas de 2019.

Le mois de juillet aura été marqué par la concrétisation des hausses des taux de la BCE et de la Fed de 0.5% et de 0.75% respectivement. Les deux banques centrales restent néanmoins très attentives aux chiffres de l’inflation et de la croissance pour les prochaines décisions de changement de leurs taux. Ainsi, après un semestre où les taux d’intérêt ont été tirés vers le haut, le marché a vu les taux baisser depuis leur pic du mois de juin reflétant le dilemme des banques centrales entre l’inflation d’un côté et la croissance de l’autre.


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